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Édition 2019 - Les invisibles

 

 

 

 

Edito de l'équipe 

1960 : la République française interdit aux femmes d'ouvrir un compte bancaire ou de travailler sans l’aval de leur époux. Les députés classent l'homosexualité dans la liste des fléaux sociaux, au même titre que l'alcoolisme ou la tuberculose. Quant à remettre en cause l’identité de genre et de sexe attribué à la naissance, n'y pensez même pas !

 

Des années de lutte, des combats acharnés menés par les mouvements féministes et LGBTIQ+ ont transformé les sociétés occidentales vers davantage de liberté. Dorénavant, chacun, dans sa vie privée, et de plus en plus dans l'espace public, est libre d'être. Même si des violences et des discriminations demeurent, 2019 ne ressemble en rien à 1960. Une fracture semble donc s'être naturellement constituée entre générations, nos aînés ayant subi la violence de la rigueur morale, la révolution sexuelle des années 70 ou encore les années SIDA. Mais cette fracture se manifeste également par une invisibilisation des séniors dans la sphère publique qu'ils soient femmes ou LGBTI.

 

Certes, la génération des seniors est rendue invisible par une imagerie collective accaparée par le jeunisme et la beauté estampillée par les canons d’une normalisation rampante. Et force est de constater qu’à une époque où sexualité et vieillesse restent une combinaison taboue, les seniors sont confinés au fond du placard. Et pourtant, ils en auraient des choses à nous raconter ! Alors, invisibles parce qu’étrangers à notre époque, où les applis et le web-compresseur remplacent inexorablement les lieux qui ont bâti la communauté ? Invisibles tout simplement quand la cohabitation entre séniors reste compliquée, au point d’envisager la création d’EHPAD LGBTI ? Invisibles peut-être par choix, par volonté de ne pas se reconnaître dans une époque où la normalisation autour du modèle hétérosexuel prend le dessus sur une époque où la différence était brandie comme un étendard ?

 

Vous l'aurez compris, rendre visibles « Les invisibles », tel est le défi de cette 26e édition du festival Désir... Désirs, au focus orienté sur les séniors. Que cette édition permette de donner tribune à celles et ceux qui, par leur combat et leurs engagements, ont permis à la génération actuelle de vivre plus sereinement ce qu’ils sont. A Tours, l'exposition GreyPride, nous permettra ainsi d'explorer la sexualité de nos aînés sans tabou dans les locaux des Cinémas Studio. Le court-métrage brésilien Vanitas nous permettra d'interroger notre rapport à la fin de vie pendant la séance de libres courts. Enfin, avec l'auteur BD, Pochep, nous questionnerons par le 9e art, le temps qui fait son œuvre sur le corps et l'esprit.

 

Ouvert sur nos territoires, Désir…Désirs investira également de nombreux espaces culturels à Azay-le-Rideau, Blois, Joué-les-Tours, La Riche, Loches ou encore Saint-Pierre-des-Corps pour proposer une programmation artistique et culturelle transdisciplinaire dans le cadre du plus ancien festival de cinéma abordant les thématiques de genre et de sexualités en France.

 

L'équipe Désir... Désirs vous souhaite à toutes et à tous une heureuse et festive édition du festival.

L'équipe du festival Désir… Désirs

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